Témoignages
Ceux qui ont suivi le cursus racontent
Elèves récents, anciens élèves devenus ou non professeur du réseau, ils racontent pourquoi ils ont choisi d'apprendre chez Agostini, ou pourquoi ils ont choisi d'intégrer le réseau.
Propos recueillis par Batteur Magazine - N°295 Octobre 2015
Martin Digard a obtenu le diplôme supérieur en 2015.
« Je me suis inscrit en 2014 car j'ai vraiment confiance en cet enseignement. Dans la forme, c’est certes un peu vieillot. Il y a par exemple beaucoup de jazz, alors qu’aujourd’hui, peu de batteurs sont intéressés par ce style. Mais, chez Ago, plus on progresse, plus on joue du jazz ! D'autres écoles créées plus récemment peuvent sembler plus attirantes pour les nouvelles générations, mais je dois avouer que je n’ai rencontré à ce jour personne qui ait fait une école de qualité qui ne sorte pas d’Agostini. On entend beaucoup de critiques à son sujet, mais la formation de batteur et de rythmicien qu’ils délivrent est pour moi unique et inégalée à ce jour. Je ne connais pas d’autres endroits où on pousse la connaissance du solfège rythmique aussi loin. A part dans les percussions classiques.
Je considère comme une chance d’avoir pu prendre des cours avec Jacques-François Juskowiak. Bon nombre de conseils qu’il m’a donnés m’ont vraiment marqué : des trucs sur le métier, comment s’économiser, comment rester performant quand on est fatigué, des choses qui sont très utiles à mon âge !
L’année prochaine, je vais m’inscrire au CESMA, peut-être pour monter une école Agostini. »
Fabien Rault à obtenu le diplôme Supérieur en 2015
« Je suis entré chez Agostini en 2012. C’est pour moi une valeur sûre, qui donne des armes pour toutes les situations, qui permet de connaître les racines d'un instrument très complexe. Je pense qu’en fin de cursus Supérieur, si on a bien travaillé, on est un batteur complet et prêt à aller taquiner du contrat. J'ai acquis dans cette école un grand confort de lecture, un grand confort de jeu. Maître Jusko donne plein de trucs et astuces pour comprendre l’instrument. Bernard Basso, Juskowiak fils, Christophe Desmates et Frank Filosa, avec qui j’ai aussi pris des cours, sont des gens qui maîtrisent l'expérience de terrain, la pédagogie, font preuve à la fois de sympathie et de rigueur. Certains n'hésitent pas à te rentrer dans le lard pour te faire avancer, et moi, j'aime bien. Mais on n'est pas au niveau de Whiplash, je te rassure.
Si c’est compatible avec ma vie de famille, j'aimerais vraiment passer l'Excellence l'année prochaine, et aussi le CESMA. C’est un diplôme largement reconnu dans les structures municipales et associatives, et dans de nombreux conservatoires. »
Thomas DiCaro a obtenu le diplôme Excellence en 2012
« J’ai commencé la batterie avec mon père, puis avec Dominique Boursault, puis j’ai décidé d’aller voir directement ce qui se passait dans les écoles Agostini pour passer Supérieur et Excellence. J’ai également le DAE. Je fais ce métier depuis une quinzaine
d'années, je donne des cours, je joue en concert. Ce qui a été très intéressant avec les quatre professeurs que j’ai eu, c’est qu’ils ont compris qu’ils avaient face à eux quelqu’un qui savait déjà jouer, et qu’ils m’ont fait développer mes qualités, mais aussi mes défauts. Ce sont des gens capables de te dire : la manière dont tu joues ce rythme est un peu bizarre, un peu bancale, mais développe la, parce que c’est comme ça qu’on va te reconnaître! La formation Agostini m’a aussi été très utile pour développer ma pédagogie. De plus en plus, j’utilise les méthodes. Globalement, même si elles peuvent paraître un peu rebutantes au niveau de la mise en page, elles sont toujours aussi efficaces.
Je pense que je vais tenter le CESMA. Même si je n’obtiens pas le diplôme, j’aurai progressé en matière de pédagogie, j’aurai appris à me servir au mieux des méthodes, parce qu’un débutant ne peut pas s’y atteler seul. Et je lance cette année mon école, l’Ecole de Musique du Cherche-Midi, à Paris, qui enseigne plusieurs instruments en plus de la batterie. »
Stéphane Glory, professeur à l’école de Nantes
« J’ai eu la chance de rencontrer chez Agostini des gens qui, par leur honnêteté pédagogique, m’ont permis de faire de la batterie mon métier. Grâce à eux, je peux jouer dans un big band ou un trio jazz, jouer du blues, de la variété, de la pop, faire des séances avec ou sans lecture... Et c’est ce que j’essaye à mon tour de transmettre. On parle souvent de LA méthode Agostini, mais pour moi, il s’agit de méthodes pour arriver à un objectif commun, qui varie selon les écoles. Nous donnons une culture générale de la batterie, quelque soit l’élève, du gamin qui rêve de devenir batteur pro au comptable de 50 ans qui en joue pour son plaisir le week-end. Nous investissons dans tous les domaines de compétence. Et si une solution ne fonctionne pas pour arriver au but, nous en avons plusieurs autres à disposition, puisque la méthode comprend une trentaine de volumes. Certains contenus ne sont plus exploitables, mais il faut les replacer dans le contexte de l’époque où ils ont été écrits. Les rythmes sonnent vraiment années 1970 et redeviennent donc à la mode, mais les pages de gammes, de rudiments, de pièces de tambour sont intemporelles, Pour moi, cet ensemble constitue un dictionnaire, dans lequel on doit aller piocher des mots en fonction de ses besoins, de son niveau, de l’objectif à atteindre. C’est d’ailleurs le cas des autres méthodes que j’utilise. Si on travaille John Riley page après page, on explose en vol. Si on travaille Stick Control tel que c’est écrit, ça ne sert à rien, musicalement parlant. Il faut appliquer sur les toms, les cymbales... Bien sûr, il y a des manques dans la méthode, puisque Dante est décédé dans les années 1980, et le jeu a évolué depuis. En revanche, il y a tous les outils pour faire travailler ce dont on a besoin aujourd’hui. »
Laurent Duclouet, professeur à l’école de Dusseldorf de 1990 à 2010, à Marseille depuis 2011
« Nous avons des réunions annuelles au sein du réseau, et des contacts permanents avec Paris, mais il y a beaucoup de liberté. Il y a une réelle entraide pédagogique, morale, humaine, qui fait qu'on ne se sent vraiment pas seul. Concernant les méthodes, on n'y trouve pas tout, c’est évident. Pour les compléter, je vais chercher en premier lieu des supports musicaux. Dès qu’un rythme est acquis, il faut le faire jouer sur de la musique. J’organise aussi, avec des amis musiciens et enseignants, des mini stages lors desquels les élèves apprennent à jouer avec d’autres musiciens, profs ou élèves, mais aussi à faire des relevés, à les lire en jouant sans être scotchés dessus, à développer la mémoire rythmique... Lorsque j’ai besoin de creuser un style spécifique, je vais chercher des méthodes spécialisées : pour le latin, par exemple, Funkifying the clave, de Lincoln Goines et Robby Ameen. Pour le métal, mes batteries sont équipées de doubles pédales, je fais travailler les gammes, et d’autres exercices spécifiques que j’ai mis en place dans le style des gammes. Une fois que les élèves savent faire un certain nombre de choses avec leurs mains et leurs pieds, à eux de développer leur personnalité dans le domaine qui les intéresse. Ils ont les moyens d’y arriver. »
Franck Filosa, professeur à l’école de Paris
« Je me sens très bien dans ce réseau, il y a beaucoup d’échanges, à propos des élèves et du contenu pédagogique. Si l’un d’entre nous trouve un nouveau système pour bosser l'indépendance, il en fait part à ses collègues. C’est évident qu’entre le moment où j’ai été élève et celui où j’ai été formé en tant que professeur, je n’ai plus du tout utilisé les méthodes de la même manière. Seul le Volume 1 est à peu près progressif. Le reste, c’est une encyclopédie, il faut fouiller dedans. Toutes les bases de la batterie y sont. Ensuite, chacun est libre d’aller chercher ailleurs ce dont il a besoin. J’ai fait travailler cette année aux élèves avancés un solo de Brian Blade et une partie de balais de Jeff Hamilton. Pour les hauts niveaux, je pioche très souvent dans la méthode John Riley, et dans Afro Cuban Coordination for Drumset, de Maria Martinez, qui contient des systèmes cubains assez infernaux. Bon, comme je l’ai encore entendu cette année, les rockers trouvent que nous sommes trop jazz, et les jazzeux que nous sommes trop rock. Mais nous sommes juste ouverts à toutes les musiques. Chaque professeur a forcément une affinité musicale personnelle, mais les élèves voient tous les styles avec chacun. C’est important qu’ils aient des avis différents. »
3 questions à Stéphane Huchard
Que t'ont apporté les cours chez Agostini ?
Quand j'ai décidé de m'y inscrire, j'avais quinze ans et j'étais totalement autodidacte. Je me sentais bloqué techniquement et voulais me consacrer pleinement à l'étude de l'instrument. Cette méthode est à mon sens une des plus complètes et n'a rien à envier aux méthodes mythiques américaines. Elle aborde tous les aspects techniques de l'instrument : jeu de caisse claire, indépendance, coordination ... et m'a donné des clefs indispensables en termes d'autonomie et de diversité stylistique.
L'école t'a t elle aidé à trouver du travail quand tu en es sorti ?
Non, mais ce n'était pas son rôle. La volonté et la détermination d'un musicien doivent être suffisamment fortes pour trouver où jouer. Personnellement, quand je suis sorti de l'école avec mon prix de Supérieur, j'étais gonflé à bloc, avec les défauts de l'inexpérience qu'il m'a fallu régler par la suite. Je me suis dirigé naturellement vers les endroits ou l'on jouait et c'est là que j'ai rencontré des musiciens qui m'ont donné ma chance. A ce moment, les diplômes ne servent à rien, seule la musique compte !
Reste-t-elle pour toi une référence, face à la concurrence des autres réseaux et écoles ?
Techniquement, oui absolument ! Je ne suis plus au fait de l'évolution des écoles Agostini depuis longtemps, et je ne sais pas si "l'autarcie batteristique" y est toujours aussi forte. Il est vrai qu'aujourd'hui, beaucoup d'écoles et de conservatoires proposent des enseignements très diversifiés, donnant la possibilité de suivre en plus des cours d'harmonie, d'arrangement, et surtout de rencontrer dans le cadre de master classes des musiciens professionnels confirmés. C'est indéniablement un plus qui peut contribuer à ce qu'un élève motivé puisse s'épanouir et trouver son chemin. Personnellement, pendant les cinq années où je me suis consacré pleinement à l'étude de l'instrument, je n'ai pas trop souffert de ce manque, car ma curiosité me poussait à écouter énormément de musique, et j'assistais également à beaucoup de concerts. J'aurais cependant été très heureux d'avoir des conseils de musiciens que j'admirais à l'époque, cela m'aurait probablement enrichi.